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Avis sur le débat sur la télémédecine, le numérique et les robots sur RMC

Dans l’émission Carrément Brunet, proposé vendredi 15/05 sur RMC de 13h à 14h, le journaliste a proposé un débat sur l’impact de la télémédecine, du numérique, et des robots sur la relation médecin-malade.

Les invités du débat étaient: “Professeur Guy Vallancien, spécialiste mondialement reconnu de l’urologie, pionnier de la chirurgie cœlioscopique et robotique de la prostate. Docteur Didier Legeais, médecin chirurgien urologue, il exerce à Grenoble. Docteur Laurent Alexandre, chirurgien et neurobiologiste, il est diplômé de médecine, Sciences Po, d’HEC et de l’ENA. Ainsi que le Docteur Luc Duquesnel, médecin généraliste en Mayenne et président de l’UNOF-CSMF.”

Dr. Legeais s’est exprimé plusieurs fois sur les conséquences juridiques de la pratique de la télémédecine et les responsabilités engagés par les praticiens, en tant qu’expert juridique.

On peut regretter l’absence de membres du bureau de la société française de télémédecine pour apporter des données scientifiques éclairantes sur la question au regard des données issues de la littérature médicale.

La position défendue par Eric Brunet était de dire “que la télémédecine, le numérique et les robots vont finir par tuer la relation entre le médecin et le patient”. Selon les résultats du “Brunetmétrie : 58% des auditeurs sont carrément d’accord avec Eric Brunet.”

Bien que l’on puisse louer les efforts journalistiques pour vulgariser ces thématiques auprès du grand public, le procédé est néanmoins critiquable.

En effet, tout d’abord, mêler les trois thèmes sur un niveau identique est tout simplement incorrect car ils recouvrent des aspects et des pratiques médicales très diverses. Le “numérique” et les “robots” sont par ailleurs des dénominations relativement floues lorsque l’on connait l’étendue de la réalité couverte par ces deux domaines.

De plus, la télémédecine n’est pas un bloc homogène, il s’agit seulement d’une pratique médicale à distance recouvrant de nombreuses pratiques différentes, dans de nombreuses spécialités, et dans différents contextes médicaux. 

La littérature médicale disponible à ce jour montre d’ailleurs que plutôt d’éloigner le patient du médecin et d’altérer la relation médicale, la majorité des programmes de télémédecine apportent un bénéfice pour le patient, avec une satisfaction accrue de ce dernier par rapport à sa prise en charge.

Ainsi, demander une opinion à des auditeurs sur des thématiques différentes sur l’impact de la relation médicale, fait plus appel à l’émotionnel et à la peur vis-à-vis de pratiques innovantes, qu’à une démarche rationnelle pédagogique d’explication des avantages et des limites de ces nouveaux outils en médecine.

En conséquence, l’auditeur, citoyen, usager du système de santé, est plus à même de se retrouver confus qu’éclairé sur ces questions après un tel débat.

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