Actualités » Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) exprime son mécontentement concernant la télémédecine

Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) exprime son mécontentement concernant la télémédecine

En pleine négociation conventionnelle avec l’Assurance Maladie, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) s’est exprimé au sujet de la télémédecine.

Le 17 Juin 2016, le SML a posté sur son site un article pour exprimer sa position vis-à-vis du nouvel arrêté concernant le financement des expérimentations de télémédecine.

 

Selon le SML, “alors que les preuves apparentes des réelles avancées sanitaires et sociales sont là, le Ministère de l’Action sociale et celui des Finances ont souhaité définir le cadre d’expérimentation de la téléconsultation et de la télé-expertise dans un arrêté dédié. Une décision qui n’est pas exempte de critiques”. 

 

Les différentes critiques formulées par le SML sont les suivantes

  • “Il s’agit d’une énième expérimentation de cet usage, alors que de nombreux modèles existent déjà, tant à l’étranger qu’en France (à l’hôpital alors que les praticiens de ville ne peuvent rivaliser, faute de volonté des instances d’inscrire des actes ad hoc à leur nomenclature)/nbsp];
  • Le caractère trop restrictif de la population étudiée (en ALD ou résidant en structure médico-sociale.) et qui risque de biaiser les résultats ;
  • L’origine géographique régionale impérative des médecins requis est contestable et en contradiction avec le fondement même de la télémédecine qui est de réaliser des actes à distance ;
  • La rémunération prévue, indécente, voire inexistante pour le médecin généraliste requérant qui reste aux côtés de son patient ;
  • La volonté farouche de privilégier l’hôpital jusqu’à définir, de façon pléthorique, des possibilités de protocole de coopération entre professionnels de santé Article 51, lesquelles n’existent quasiment pas en médecine de ville”.

Pour le syndicat, la publication de cet arrêté,  “survenant en pleine négociation conventionnelle qui se déroulent actuellement entre l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie et les médecins libéraux, vient entraver et censurer le dialogue qui devait avoir lieu dans ce cadre légal de négociation”. Le SML dénonce un ” passage en force” et “l’omniprésence des protocoles « Article 51 » corroborent le dessein de réserver la télémédecine au monde hospitalier et d’en exclure les praticiens libéraux”. Selon le syndicat, “le projet de cahier des charges relatif au déploiement de la télésurveillance dans le cadre de l’article 36 de la loi de financement de la sécurité sociale 2014 renforce encore ce déséquilibre flagrant”.

“Alors qu’on annonce au plus haut niveau, un virage ambulatoire donnant enfin un peu d’oxygène à la médecine de ville qui s’asphyxie, dans les faits, l’hospitalo-centrisme est renforcé. La volonté délibérée d’exclure la médecine libérale de la télémédecine ouvre le champ à la délégation excessive d’actes médicaux transférés à des catégories professionnelles à qui elles ne sont normalement pas confiées. Le virage ambulatoire de la médecine de ville ne sera assurément pas numérique, si rien n’est fait pour rétablir une équité entre les acteurs hospitaliers publics et libéraux dans ce domaine”.

Selon cette prise de position, la participation des médecins généralistes à la pratique de la télémédecine en ambulatoire risque ainsi d’être faible au détriment des patients notamment à cause d’un manque d’incitation financières pour les praticiens libéraux.

  • #France