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Télésurveillance des défibrillateurs implantables: quel financement ?

A l’occasion des journées européennes de cardiologie 2015, médecins, industriels et patients ont lancé une alerte au sujet du financement de la télésurveillance des prothèses rythmiques cardiaques implantables en France.

Dans un communiqué de presse commun, ces acteurs de la télémedecine lancent un appel  “à un sursaut urgent et nécessaire, pour doter enfin la télésurveillance des prothèses rythmiques cardiaques d’un cadre juridico-administratif adapté”.  Selon eux, “si rien n’est fait, les blocages technico-administratifs existants peuvent conduire à l’arrêt du déploiement de la télésurveillance, au détriment des patients et du système de santé.”

En effet, à l’heure où la telemedicine est intensément promue par le ministère de la santé, aucun financement pérenne de cette télésurveillance n’a encore été trouvé.

Or, il est estimé que près de “38 000 patients” sont aujourd’hui suivis à distance dans cette indication. Un exemple d’application est le le réseau aquitain de télésuivi des prothèses implantées, qui realise une télésurveillance des dispositifs cardiaques implantables communicants (DMIC) de plus de 1700 patients, sous la direction du CHU de Bordeaux, avec le soutien de l’ARS Aquitaine. Les pouvoirs publics souhaitent d’ailleurs l’extension de la télésurveillance des maladies chroniques “avec un objectif de 50 000 patients suivis en 2017 et de 1 million en 2020.”

De plus, la literature scientifique, riche de plusieurs études sur le sujet, a démontré l’intérêt de cette pratique tant sur le plan médical avec une amelioration du suivi voire une baisse de la mortalité, que sur le plan économique avec une réduction des coûts. La Haute Autorité de Santé (HAS) a d’ailleurs publié un retour d’expérience sur cette thématique reconnaissant les benefices de la télésurveillance en cardiologie, mis en avant par les etudes COMPAS, EVATEL et ECOST.

Comme toujours avec la télémedecine en France, le refrain est le même: il n’y a pas encore de tarifications des actes par l’Assurance Maladie (exception faite de la rétinopathie diabétique depuis 2014). De plus, du fait de l’utilisation d’un dispostif medical, il est aussi nécessaire d’obtenir une valorisation par le Comité Economique des produits de Santé (CEPS) de la prestation technique de télésurveillance.

Ainsi, malgré l’apport de preuves scientifiques solides et une forte adhésion des patients porteurs de prothèses rythmiques cardiaques, ces derniers ne peuvent bénéficier à l’heure actuelle en France d’une prise en charge optimale et équitable de leur condition.

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