La Collaboration Cochrane a publiée une revue sur l'efficacité et l'impact de la télémédecine
Une revue systématique conduite par la Collaboration Cochrane a été publiée en Septembre 2015 concernant l’efficacité et l’impact de la télémédecine.
L’article a été publié le 7 septembre dernier, et rédigé par le “Cochrane Effective Practice and Organisation of Care Group”. Le titre original de l’étude est : “Interactive telemedicine: effects on professional practice and healtcare outcomes“.
L’objectif de cette étude était d’estimer l’efficacité, l’acceptabilité, et les coûts de de la télémédecine en addition ou en remplacement de pratiques de soins en face-à-face classiques. Pour ce faire, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été conduites à partir de nombreuses bases de données. Les programmes faisant intervenir le téléphone ou des systèmes complètement automatisés seulement n’ont pas été pris en compte dans cette étude.
93 études représentant plus de 22 000 patients ont été incluses jusqu’en Juin 2013. Parmi ces études, 36 études concernaient des pathologies cardio-vasculaires, 21 le diabète, et 9 des pathologies respiratoires. La télésurveillance représentait 55 études, et la téléconsultation 38 études.
6 catégories principales de types de prises en charge ont été identifiées concernant l’utilisation de la télémédecine:
– surveillance d’une maladie chronique pour détecter précocement des signes de complications afin d’adapter la prise en charge rapidement
– traitement ou rééducation
– éducation thérapeutique
– téléexpertises pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique
– évaluation en temps réel d’une situation clinique
– dépistage
Concernant la mortalité cardio-vasculaire, il n’y avait pas de différence significative avec et sans télémédecine pour un suivi médian de 6 mois (RR:0.89, 95% CI 0.76 to 1.03, P = 0.12; I2 = 44%). Les réadmissions à l’hôpital variaient de -64% à +60% pour un suivi médian de 8 mois. La qualité de vie était améliorée pour les patients suivis par télémédecine pour un suivi médian de 3 mois.
Concernant le diabète, le niveau d’Hba1c diminuait pour les patients avec télémédecine pour un suivi médian de 9 mois (MD -0.31, 95% CI -0.37 to -0.24; P < 0.00001; I2= 42%, P = 0.04).
En conclusion, les auteurs indiquent donc que la télémédecine ne semble pas avoir d’impact sur la mortalité pour les pathologies cardiovasculaire, mais améliore la prise en charge du diabète. Il n’y avait pas assez de données pour conclure sur les coûts et l’acceptabilité. L’efficacité des programmes de télémédecine variait selon de nombreux paramètres et il était ainsi difficile de donner une estimation globale de l’efficacité des programmes de télémédecine.